Ne pas se conformer

Une tête dure qui n'avait pas envie de se conformer à ce que sa mère voulait d'elle, à ce que ses institutrices voulaient d'elle.
Mais pour sortir, pour aller au cinéma, je plaidais le mimétisme devant ma mère :
" toutes les filles y vont "
" toutes les filles sortent de nuit "
Je ne supportais pas les interdictions sans explications.
Le désir d'écrire allait avec mon désir de ne pas me conformer à ce qu'attendait ma famille, les gens de mon village. Le désir de voyages allait avec mon désir d'être aussi libre que les hommes.
Ne pas faire comme les autres, ça ne m'ennuie pas. J'ai été assez stressée de passer plus de trente ans dans le même travail d'exécutante.
Le désir d'écrire c'est le défi, c'est la marche en avant, c'est l'expérimentation, c'est l'absence de règles puisque je n'ai pas à désapprendre ce que je n'ai jamais appris ; puisque j'ai renoncé à étudier suivant les cycles normaux en effet à la retraite, j'aurais pu faire cela mais j'ai pensé que je n'avais pas le temps et j'ai opté pour la priorité d'écrire.
Serait-ce une perte de temps ?
Ai-je peur d'avoir un modèle et de m'y conformer même inconsciemment.
Le poète a-t-il besoin d'avoir ses valises pleines de savoir ?
Bien sûr que c'est friser la folie que de ne pas chercher de modèle, que d'avoir peur des modèles, que d'avoir peur de refaire, de redire ce qui a été écrit mille fois.
Bien sûr, que c'est folie de lire très peu, de ne pas me forcer, d'abandonner un livre en plein milieu, parfois de le reprendre plus tard, de sauter des passages, parfois de lire la fin avant le commencement.
Ne pas se conformer.
Aimer lire un livre par morceaux....